Page:Sue - Les mystères de Paris, 1ère série, 1842.djvu/126

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’ogresse servit ; Tom lui jeta cent sous, et, refusant la monnaie qu’elle voulait lui rendre :

— Gardez cela pour vous, notre hôtesse, et acceptez un verre de vin avec nous.

— Vous êtes bien honnête, monsieur — dit la mère Ponisse, en regardant Tom avec plus d’étonnement que de reconnaissance.

— Mais dites-moi — reprit celui-ci — nous avions donné rendez-vous à un de nos camarades dans un cabaret de cette rue ; nous nous sommes peut-être trompés.

— C’est ici le Lapin-Blanc, pour vous servir, monsieur.

— C’est bien cela — dit Tom en faisant un signe d’intelligence à Sarah. — Oui, c’est bien au Lapin-Blanc qu’il devait nous attendre…

— Et il n’y a pas deux Lapin-Blancs dans la rue — dit orgueilleusement l’ogresse. — Mais comment était-il, votre camarade ?

— Grand et mince, cheveux et moustaches châtain clair — dit Tom.

— Attendez donc, attendez donc, c’est mon homme de tout à l’heure… un charbonnier