Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/156

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reçu, et au bout de six mois il m’a envoyé les intérêts échus.

» — Et au moins avez-vous quelques lettres de lui à ce sujet, madame ?

» — Non, monsieur. Elles traitaient seulement d’affaires, je ne les conservai pas.

» — Je ne puis malheureusement rien à cela, madame — me répondit le notaire. — Si ma probité n’était pas au-dessus de tout soupçon, de toute atteinte, je vous dirais : Les tribunaux vous sont ouverts ; attaquez-moi : les juges auront à choisir entre la parole d’un homme honorable, qui depuis trente ans jouit de l’estime des gens de bien, et la déclaration posthume d’un homme qui, après s’être sourdement ruiné dans les entreprises les plus folles, n’a trouvé de refuge que dans le suicide… Je vous dirais enfin : Attaquez-moi, madame, si vous l’osez, et la mémoire de votre frère sera déshonorée. Mais je crois que vous aurez le bon sens de vous résigner à un malheur fort grand sans doute, mais auquel je suis étranger.

» — Mais enfin, monsieur, je suis mère ! si ma fortune m’est enlevée, moi et ma fille nous