Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/44

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lèrent de larmes. — Votre père en prison ! ça ne se peut pas…

Et, immobile, elle regardait tour à tour le lapidaire, sa femme et les recors.

Bourdin s’approcha de Rigolette.

— Voyons, ma belle enfant, vous qui avez votre sang-froid, faites entendre raison à ce brave homme ; sa petite fille est morte, à la bonne heure ! mais il faut qu’il nous suive à Clichy… à la prison pour dettes : nous sommes gardes du commerce…

— C’est donc vrai ? — s’écria la jeune fille.

— Très-vrai ! La mère a la petite dans son lit, on ne peut pas la lui ôter ; ça l’occupe… Le père devrait profiter de ça pour filer.

— Mon Dieu ! mon Dieu, quel malheur ! — s’écria Rigolette — quel malheur ! comment faire ?

— Payer ou aller en prison, il n’y a pas de milieu ; avez-vous deux ou trois billets de mille à leur prêter ? — demanda Malicorne d’un air goguenard — si vous les avez, passez à votre caisse, et aboulez les noyaux, nous ne demandons pas mieux.

— Ah ! c’est affreux ! — dit Rigolette avec