Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/74

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— Vous êtes, j’en suis sûr, une excellente petite ménagère ; il s’agirait d’acheter à l’instant ce qui est nécessaire pour que la famille Morel soit convenablement vêtue, couchée et établie dans ma chambre, où il n’y a encore que mon mobilier de garçon (et il n’est pas lourd) qu’on a apporté hier. Comment allons-nous faire pour nous procurer tout de suite ce que je désire pour les Morel ?

Rigolette réfléchit un moment et répondit :

— Avant deux heures vous aurez ça, de bons vêtements tout faits, bien chauds, bien propres, du bon linge bien blanc pour toute la famille, deux petits lits pour les enfants, un pour la grand’mère, tout ce qu’il faut enfin… mais, par exemple, cela coûtera beaucoup, beaucoup d’argent.

— Et combien ?

— Oh ! au moins… au moins cinq ou six cents francs…

— Pour le tout ?

— Hélas ! oui… vous voyez, c’est bien de l’argent ! — dit Rigolette en ouvrant de grands yeux et en secouant la tête.

— Et nous aurions ça ?