leurs vœux s’ils étaient certains de jouir un jour de la condition matérielle des prisonniers, toujours assurés d’une bonne nourriture, d’un bon lit, d’un bon gîte !
Et pourtant, au nom de leur dignité d’honnêtes gens rudement et longuement éprouvée, n’ont-ils pas le droit de prétendre à jouir du même bien-être que les scélérats, ceux-là qui, comme Morel le lapidaire, auraient pendant vingt ans vécu laborieux, probes, résignés, au milieu de la misère et des tentations ?
Ceux-là ne méritent-ils pas assez de la société pour qu’elle se donne la peine de les chercher et, sinon de les récompenser, à la glorification de l’humanité, du moins de les soutenir dans la voie pénible et difficile qu’ils parcourent vaillamment ?
Le grand homme de bien, si modeste qu’il soit, se cache-t-il donc plus obscurément que le voleur ou l’assassin ?… et ceux-ci ne sont-ils pas toujours découverts par la justice criminelle ?
Hélas ! c’est une utopie, mais elle n’a rien que de consolant.
Supposez, par la pensée, une société orga-