Page:Sue - Les mystères de Paris, 6è série, 1843.djvu/23

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Malgré le hâle qui le brunit, le teint de cet enfant est florissant ; une forêt de cheveux roux couvre sa tête ; ses traits sont arrondis, ses lèvres grosses, son front saillant, ses yeux vifs, perçants : il ne ressemble ni à sa mère, ni à sa sœur aînée ; il a l’air sournois, craintif ; de temps à autre, à travers l’espèce de crinière qui retombe sur son front, il jette obliquement sur sa mère un coup d’œil défiant, ou échange avec sa petite sœur Amandine un regard d’intelligence et d’affection…

Celle-ci, assise à côté de son frère, s’occupe, non pas à marquer, mais à démarquer du linge volé la veille. Elle a neuf ans ; elle ressemble autant à son frère que sa sœur ressemble à sa mère ; ses traits, sans être plus réguliers, sont moins grossiers que ceux de François. Quoique couvert de taches de rousseur, son teint est d’une fraîcheur éclatante ; ses lèvres sont épaisses, mais vermeilles ; ses cheveux, roux, mais fins, soyeux, brillants ; ses yeux, petits, mais d’un bleu pur et doux.

Lorsque le regard d’Amandine rencontre celui de son frère, elle lui montre la porte ; à ce signe, François répond par un soupir ; puis,