Page:Sue - Les mystères de Paris, 6è série, 1843.djvu/34

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

le cliquetis des chaînes de bateaux, les sifflements de la bise, le mugissement de la rivière.

Ces bruits étaient profondément tristes.

Pendant la scène précédente, Amandine, péniblement émue du sort de François, qu’elle aimait tendrement, n’avait osé ni lever les yeux, ni essuyer ses pleurs, qui tombaient goutte à goutte sur ses genoux. Ses sanglots contenus la suffoquaient, elle tâchait de réprimer jusqu’aux battements de son cœur palpitant de crainte.

Les larmes obscurcissaient sa vue. En se hâtant de démarquer la chemise qu’on lui avait donnée, elle s’était blessée à la main avec ses ciseaux ; la piqûre saignait beaucoup, mais la pauvre enfant songeait moins à sa douleur qu’à la punition qui l’attendait pour avoir taché de son sang cette pièce de linge. Heureusement, la veuve, absorbée dans une réflexion profonde, ne s’aperçut de rien.

Calebasse rentra portant un panier rempli de bois. Au regard de sa mère, elle répondit par un signe de tête affirmatif.