Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/20

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lons, ça chauffe… ça chauffe. Ah çà ! convenons bien du coup, Calebasse — dit Nicolas. — Je prendrai la vieille et la jeune dans le bachot à soupape… tu me suivras dans l’autre bout à bout… et attention à ramer juste, pour que d’un saut je puisse me lancer dans ton bateau dès que j’aurai fait jouer la trappe et que le mien enfoncera.

— N’aie pas peur, ce n’est pas la première fois que je rame, n’est-ce pas ?

— Je n’ai pas peur de me noyer… tu sais comme je nage… Mais si je ne sautais pas à temps dans l’autre bachot… les femelles, en se débattant contre la noyade, pourraient s’accrocher à moi… et merci… je n’ai pas envie de faire une pleine eau avec elles.

— La vieille fait signe avec son mouchoir — dit Calebasse — les voilà sur la grève.

— Allons, allons, embarquez, la mère — dit Nicolas en démarrant — venez dans le bachot à soupape… Comme ça les deux femmes ne se défieront de rien… Et toi, Calebasse, saute dans l’autre, et des bras… ma fille… rame dur… Ah ! tiens, prends mon croc, mets-le à côté de toi, il est pointu comme une