Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/207

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pardonnez-moi la comparaison ; mais de même que certains hommes ont l’ivresse joyeuse et bienveillante, vous avez l’amour bon et généreux…

— Pourtant ma haine des méchants est aussi devenue plus vivace, mon aversion pour Sarah augmente en raison sans doute du chagrin que me cause la mort de ma fille. Je m’imagine que cette mauvaise mère l’a négligée, qu’une fois ses ambitieuses espérances ruinées par mon mariage, la comtesse, dans son impitoyable égoïsme, aura abandonné notre enfant à des mains mercenaires, et que ma fille sera peut-être morte par le manque de soins… C’est ma faute aussi… je n’ai pas alors senti l’étendue des devoirs sacrés que la paternité impose… Lorsque le véritable caractère de Sarah m’a été tout à coup révélé, j’aurais dû à l’instant lui enlever ma fille, veiller sur elle avec amour et sollicitude. Je devais prévoir que la comtesse ne serait jamais qu’une mère dénaturée… C’est ma faute, vois-tu… c’est ma faute…

— Monseigneur, la douleur vous égare. Pouviez-vous… après l’événement si funeste