Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/214

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— Cela est étrange, monseigneur.

— Dans quel but enlever Fleur-de-Marie ?

— Monseigneur — dit tout à coup Murph — la comtesse Sarah n’est pas étrangère à cet enlèvement…

— Sarah ?… Et qui te fait croire ?…

— Rapprochez cet événement de ses dénonciations contre madame d’Harville.

— Tu as raison — s’écria Rodolphe, frappé d’une clarté subite — c’est évident… je comprends maintenant… oui, toujours le même calcul… La comtesse s’opiniâtre à croire qu’en parvenant à briser toutes les affections qu’elle me suppose, elle me fera sentir le besoin de me rapprocher d’elle. Cela est aussi odieux qu’insensé… Il faut pourtant qu’une si indigne persécution ait un terme… Ce n’est pas seulement à moi, mais à tout ce qui mérite respect, intérêt, pitié… que cette femme s’attaque… Tu enverras sur l’heure M. de Graün officiellement chez la comtesse ; il lui déclarera que j’ai la certitude de la part qu’elle a prise à l’enlèvement de Fleur-de-Marie, et que si elle ne donne pas les renseignements nécessaires pour retrouver cette malheureuse