Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/249

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C’est donc sur cette tenture grenat, fond vigoureux et chaud de ton, que se dessine la figure de Cécily, que nous allons tâcher de peindre.

D’une stature haute et svelte, la créole est dans la fleur et dans l’épanouissement de l’âge. Le développement de ses belles épaules et de ses larges hanches fait paraître sa taille ronde si merveilleusement mince, que l’on croirait que Cécily peut se servir de son collier pour ceinture.

Aussi simple que coquet, son costume alsacien est d’un goût bizarre, un peu théâtral, et ainsi d’autant plus approprié à l’effet qu’elle a voulu produire.

Son spencer de casimir noir, à demi ouvert sur sa poitrine saillante, très-long de corsage, à manches justes, à dos plat, est légèrement brodé de laine pourpre sur les coutures et rehaussé d’une rangée de petits boutons d’argent ciselés. Une courte jupe de mérinos orange, qui semble d’une ampleur exagérée quoiqu’elle colle sur des contours d’une richesse sculpturale, laisse voir à demi le genou charmant de la créole, chaussée de bas écar-