Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/26

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Ayant sans cesse présent à la pensée le tableau de la vie paisible, rude et solitaire, évoquée par Fleur-de-Marie, la Louve avait pris en horreur sa vie passée.

Se retirer au fond des forêts avec Martial… tel était son but unique, son idée fixe, contre laquelle tous ses anciens et mauvais instincts s’étaient en vain révoltés pendant que, séparée de la Goualeuse dont elle avait voulu fuir l’influence croissante, cette femme étrange s’était retirée dans un autre quartier de Saint-Lazare.

Pour opérer cette rapide et sincère conversion, encore assurée, consolidée par la lutte impuissante des habitudes perverses de sa compagne, Fleur-de-Marie, suivant l’impulsion de son naïf bon sens, avait ainsi raisonné :

La Louve, créature violente et résolue, aime passionnément Martial ; elle doit donc accueillir avec joie la possibilité de sortir de l’ignominieuse vie dont elle a honte pour la première fois, et de se consacrer tout entière à cet homme rude et sauvage dont elle réfléchit tous les penchants, à cet homme qui recherche la solitude autant par goût qu’afin