Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/266

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ne peut que vouloir faire honnêtement son métier de servante… Maintenant vous savez mon secret, ou du moins une partie de mon secret. Voudriez-vous, par hasard, agir en gentilhomme ? Me trouvez-vous trop belle pour vous servir ? Désirez-vous changer de rôle, devenir mon esclave ? Soit ! franchement je préférerais cela… mais toujours à cette condition que je ne sortirai jamais d’ici, et que vous aurez pour moi des attentions toutes paternelles… ce qui ne vous empêchera pas de me dire que vous me trouvez charmante : ce sera la récompense de votre dévouement et de votre discrétion…

— La seule ? la seule ? — dit Jacques Ferrand en balbutiant.

— La seule… à moins que la solitude et le diable ne me rendent folle… ce qui est impossible, car vous me tiendrez compagnie, et, en votre qualité de saint homme, vous conjurerez le démon.

Voyons, décidez-vous, pas de position mixte… ou je vous servirai ou vous me servirez ; sinon, je quitte votre maison… et je prie ma tante de me trouver une autre place…