Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/293

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bien plus accentué par l’expression de la voix que par la modulation du chant.

Quelques accords doux et frémissants servaient d’accompagnement.

Telle était la chanson de Cécily :

Des fleurs, partout des fleurs…
Mon amant va venir ! L’attente du bonheur et me brise et m’énerve.
Adoucissons l’éclat du jour, la volupté cherche une ombre transparente…
Au frais parfum des fleurs mon amant préfère ma chaude haleine…
L’éclat du jour ne blessera pas ses yeux, car ses paupières, sous mes baisers, resteront closes.
Mon ange, oh ! viens… mon sein bondit, mon sang brûle…
Viens… viens… viens…

Ces paroles, dites avec autant d’ardeur impatiente que si la créole se fût adressée à un amant invisible, furent ensuite pour ainsi dire traduites par elle dans un thème d’une mélodie enchanteresse ; ses doigts charmants tiraient de sa guitare, instrument ordinairement peu sonore, des vibrations pleines d’une suave harmonie.

La physionomie animée de Cécily, ses yeux voilés, humides, toujours attachés sur ceux