Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/301

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Oui, je te crois… car je retrouve ton regard de tout à l’heure, ce regard qui m’avait fascinée… Tes yeux étincellent d’une ardeur sauvage. Jacques… je les aime, tes yeux !

— Cécily !!!

— Tu dois dire vrai…

— Si je dis vrai !… Oh ! tu vas voir.

— Ton front est menaçant… ta figure redoutable… Tiens, tu es effrayant et beau comme un tigre en fureur… Mais tu dis vrai, n’est-ce pas ?

— J’ai commis des crimes, te dis-je !

— Tant mieux… si par leur aveu tu me prouves ta passion…

— Et si je dis tout ?

— Je t’accorde tout… car si tu as cette confiance aveugle, courageuse… vois-tu, Jacques… ce ne serait plus l’amant idéal de la chanson que j’appellerais. C’est à toi… mon tigre… à toi… que je dirais : Viens… viens… viens…

En disant ces mots avec une expression avide et ardente, Cécily s’approcha si près, si près du guichet, que Jacques Ferrand sentit sur sa joue le souffle embrasé de