Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/354

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

les tiroirs, et sous un tas de linge je trouve le magot enveloppé dans un vieux bas de laine ; je ne m’amuse pas à prendre autre chose ; je saute par la fenêtre et je tombe… devine où ?… Voilà une chance !…

— Mon Dieu ! dis donc !

— Sur le dos du garde-champêtre qui rentrait au village.

— Quel malheur !…

— La lune s’était levée ; il me voit sortir par la fenêtre ; il m’empoigne. C’était un camarade qui en aurait mangé dix comme moi… Trop poltron pour résister, je me résigne. Je tenais encore le bas à la main ; il entend sonner l’argent, il prend le tout, le met dans sa gibecière, et me force de le suivre à Auteuil. Nous arrivons chez le maire avec accompagnement de gamins et de gendarmes ; on va attendre les propriétaires chez eux ; à leur retour, ils font leur déclaration… Il n’y avait pas moyen de le nier ; j’avoue tout, je signe le procès-verbal, on me met les menottes, et en route…