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CHAPITRE XV.


les funambules.


— Allons aux Funambules, nous y verrons cette Basquine, dont un connaisseur m’a parlé comme d’une merveille inconnue, — avait dit Balthazar à Robert de Mareuil.

Je ne pouvais en douter, il s’agissait, cette fois, de la compagne de mon enfance. À cette pensée, ma joie fut bien grande. J’allai d’abord, d’après l’ordre de mes maîtres, commander le dîner au Rocher de Cancale, puis le cocher de remise me conduisit aux Funambules ; je lus l’affiche, on donnait le Bonnet Enchanté ; parmi les noms des actrices, je cherchai celui de Basquine, je le trouvai humblement inscrit tout au bout d’une ligne. Sans doute la réputation de la pauvre fille n’était pas alors brillante. Ce devait être, ainsi que l’avait dit Balthazar, une merveille encore peu connue ; je me fis indiquer le bureau de location des loges, espérant apprendre là quelque chose de Basquine ; le buraliste, après avoir reçu mon argent en échange du coupon de la loge, me dit :