Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 5-6.djvu/305

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Nous n’avons plus rien à nous apprendre, régalons-nous un peu du temps passé ; commençons les : — Te souviens-tu ? et soupons… Moi, la joie m’allonge les dents. Heureusement j’avais fait préparer à souper pour moi et pour feu Madame la capitainesse Bambochio. À table, mes amis… à table… Ça ne vaudra peut-être pas la cuisine de ce pauvre Léonidas Requin. Vous souvenez-vous ? quels fameux ragoûts de mouton il nous faisait.

— Et les matelotes donc… il y excellait… en sa qualité d’homme-poisson, — dit Basquine, en cédant ainsi que moi au joyeux entraînement de Bamboche.

— Et sa manière d’éloigner les curieux, — dis-je à mon tour, — lorsqu’ils venaient l’étudier de trop près dans sa piscine… vous rappelez-vous ?

— Pardieu si, je m’en souviens, — dit Bamboche en approchant du feu une table somptueusement garnie qu’il alla chercher dans son salon, où elle était toute préparée — C’est lors de notre dernière représentation chez la Levrasse, que Léonidas a fait sa plus belle peste en manière de niche aux curieux !… J’étais dans la seconde enceinte, et j’ai senti cette odeur empoisonnée… c’était à étrangler…

— Et ce jour-là même, pauvre Basquine, — lui dis-je, — te souviens-tu du danger que ce monstre de mère Major t’a fait courir… tu te rappelles ! dans la pyramide humaine ?

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Et sous le charme irrésistible de ces mots magiques pour des amis d’enfance, enfin réunis après une longue séparation : — te souviens-tu ?… tout aux souvenirs