Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 5-6.djvu/385

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Je compris alors la signification du plan indicateur trouvé par moi dans le bureau de ma chambre.

Les cris redoublèrent en se rapprochant.

— C’est la voix de mon maître… il est peut-être en danger, sauve-toi, Bamboche, — m’écriai-je.

Et je me précipitai vers la porte pendant que, d’un bond, Bamboche courut à la fenêtre, qu’il ouvrit.

J’avais fait à peine deux pas dans le corridor, lorsque je fus violemment heurté par le choc du cul-de-jatte, qui s’enfuyait. Je le saisis à bras-le-corps ; mais la peur d’être arrêté doublant ses forces, il se dégagea de mon étreinte, me repoussa violemment dans ma chambre. M’étant heurté contre un meuble, je trébuchai en criant à l’aide.

— Ah ! tu cries, — dit le cul-de-jatte, — et il se précipita sur moi ; je vis luire la lame de son couteau, et presque aussitôt je sentis un rude coup à l’épaule, suivi d’une fraîcheur aiguë. Néanmoins je parvins à étreindre encore mon adversaire au moment où Bamboche se précipita sur lui en s’écriant :

— Tiens… vieux gredin.

Le bandit s’affaissa si lourdement sur moi, que je roulai par terre avec lui, et j’entendis la voix de Bamboche…

— Dis que c’est toi qui l’as tué… n’oublie pas ma petite fille… je t’enverrai l’adresse… Ramasse les billets de banque ; adieu, frère…

Et d’un saut, Bamboche disparut par la fenêtre ouverte.

Il venait de s’échapper, et je me débarrassais péniblement de l’étreinte agonisante du cul-de-jatte, lorsque