Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 5-6.djvu/40

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Le bandit cligna de l’œil, et dit, après une pause :

— Hum !… tu es bien pressé.

Et il garda de nouveau le silence en se frottant le menton avec satisfaction.

Depuis quelques instants, j’avais sur les lèvres le nom de Bamboche, mais je craignais que, dans sa défiance, le bandit ne voulût pas me répondre. Enfin ne pouvant résister à ma curiosité :

— Et Bamboche ? ― lui dis-je brusquement.

Le cul-de-jatte bondit de surprise sur son banc.

— Tu connais Bamboche ? ― s’écria-t-il.

― Ou le capitaine Hector Bambochio, si vous l’aimez mieux ; ― mais, voyant que son étonnement se changeait en méfiance, j’ajoutai :

― Tenez… je suis franc, c’est moi qui suis allé, il y a trois jours, à l’impasse du Renard, demander Bamboche, et je crois que c’est vous qui m’avez répondu.

― Ah ! c’était toi… et qu’est-ce que tu lui voulais, à Bamboche ?

― Nous avons été camarades d’enfance, je me trouvais à Paris sans ressources… je venais demander à Bamboche de m’aider… maintenant dites-moi où il est ?…

― Ah ! tu connaissais Bamboche pour ce qu’il est… et tu… venais lui demander aide… ça me rassure… nous pourrons nous entendre, ― dit le bandit complètement rassuré.

— Mais Bamboche, où est-il ?

― Ne t’inquiète pas de lui, mon garçon… je ferai pour toi ce que ferait Bamboche en personne.

— Mais lui… où est-il ? à cette heure ?