Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 5-6.djvu/437

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— Je vous remercie, Monsieur Louis, mais comment serai-je instruit du retour de Madame ?

— C’est bien simple, par le bruit de sa voiture d’abord, et puis par deux coups du timbre qui correspond à la loge du portier… Le timbre frappe un coup lorsque Monsieur rentre, deux coups lorsque c’est Madame

Je me rendis donc dans le parloir de la princesse pour veiller à son feu ; je ne pus m’empêcher de tressaillir en sentant de nouveau le parfum particulier à cette pièce, où Régina se tenait de prédilection, parfum doux, suave, quoique pénétrant ; oubliant, je l’avoue, un instant mon service, je regardais autour de moi avec émotion, contemplant ces fleurs, ces tableaux, ces livres, ces meubles qui ornaient le sanctuaire de la princesse, lorsque j’entendis marcher dans une petite galerie de tableaux qui séparait le parloir où je me trouvais, de la chambre à coucher de la princesse.

Au moment où de crainte d’être surpris inactif je me baissais vivement vers la cheminée, le prince entra… j’étais courbé, je ne pus voir son visage, mais un assez brusque temps d’arrêt dans sa marche me prouva qu’il était surpris de trouver là quelqu’un. Il referma la porte de la galerie de tableaux, je me redressai et m’inclinai respectueusement.

— Vous êtes le nouveau valet de chambre de Mme de Montbar ? — me dit le prince, presque sans me regarder, et en s’arrêtant à peine un instant.

— Oui, mon prince.

— C’est bien, — me dit-il, et il sortit.

Quoique j’eusse à peine eu le temps d’envisager M.