Page:Sue - Martin l'enfant trouvé.djvu/285

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Au moment où il prononçait ces mots, Martin, après quelques minutes d’absence, revint en courant, ouvrit du dehors une porte du jardin d’hiver, entra et dit à son maître d’une voix émue :

— Il s’est sauvé du côté du chalet ; j’ai perdu ses traces dans l’épaisseur du bois.

— Qui cela ? — s’écria le comte.

— L’homme qui était caché là, Monsieur le comte… Je l’avais vu à la clarté des lampes du jardin d’hiver, se lever brusquement de ce massif où il était blotti… Peut-être n’avait-il pas de mauvaise intention ; mais, dans mon premier mouvement, je n’ai pas réfléchi, croyant que M. le comte courait quelque danger, j’ai sauté par la fenêtre pour atteindre cet inconnu ;… dans ma lutte avec lui, un pistolet, dont il était armé, a parti ; je me suis mis à sa poursuite… et…

— Mais vous êtes blessé… — s’écria vivement le comte, en s’approchant davantage de Martin.

— Je crois que oui… Monsieur le comte… à la main… mais c’est peu de chose, la balle m’a effleuré le poignet.

— Il n’importe, il faut vous faire panser, — dit le comte, et comme plusieurs de ses gens étaient accourus au bruit de l’explosion, il dit à l’un d’eux :

— Qu’on aille à l’instant chercher le médecin de Salbres.

— Et ce brigand, quelle figure avait-il ? — dit M. Chandavoine, avec effroi, — c’est peut-être ce scélérat de Bamboche que l’on traque de tous côtés et dont le signalement est affiché.

En apprenant que Bamboche, dont il entendait pro-