Page:Sue - Martin l'enfant trouvé.djvu/326

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

évasatoires et équivoques du dit suspect, j’aimerais à croire qu’il fait partie d’une bande de malfaiteurs dont Bamboche (ah ! grand gueux, te faire saluer par mes gendarmes !) dont Bamboche serait le bourgeois et Bête-puante et lui, le susdit Martin, les commis…

— Lui… Martin ? Vous êtes fou ; — dit le comte, en haussant les épaules, — j’ai sur cet homme les meilleurs renseignements.

— Mais vous ne savez pas, Monsieur le comte, que le susdit Martin a été l’intime de Bamboche, vu que celui-ci porte le nom de Martin enluminé sur sa gueuse de poitrine… le signalement que voilà vous prouvera…

— En effet, — reprit le comte, en se rappelant cette circonstance.

— Tiens, ce brave Bamboche porte en tatouage le nom de Martin comme il porte celui de Basquine, — dit le vicomte en cachant son étonnement sous un accent de persiflage et de défi, car il semblait braver son père en prononçant de nouveau le nom de Basquine. — M. Martin se trouve là en très-bonne compagnie… mais qui vous a dit, mon digne gendarme, que ce Martin était notre Martin ?

— Ce doit être lui, Monsieur le vicomte, — répondit Beaucadet — mon cœur de maréchal-des-logis me le dit. — Puis se retournant vers M. Duriveau. — Aussi, rusons. Monsieur le comte, rusons pour pincer mes gaillards, il ne faut pas leur donner l’éveil… n’ayez donc l’air de rien… n’ayez aucune crainte… dormez tranquille… Ayez seulement une paire de pistolets, une carabine et un bon couteau de chasse sous votre