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CHAPITRE VI.


la vente.


Trois jours se sont écoulés depuis que Bruyère s’est jetée dans l’étang de la métairie du Grand-Genevrier.

Le soleil est à son déclin. Un mouvement inaccoutumé règne dans la ferme ; les ustensiles de labour, charrettes, herses, charrues, harnais, etc., etc., sont symétriquement rangés sur un tertre en dehors des bâtiments ; non loin de là, le maigre troupeau de vaches du métayer est aligné au long d’une barrière faite de pieux et de traverses de sapin. Ailleurs, les magnifiques dindons, naguères confiés aux soins de Bruyère, sont, ainsi que les oies, parqués dans un palis improvisé. Ici les chevaux de ferme, étiques et efflanqués, sont attachés à quelques arbres épars.

Les gens de ferme vont çà et là d’un air affairé : les uns transportent des sacs de blé, d’autres des sacs d’avoine, qu’ils disposent autour d’une romaine fixée à une traverse, et destinée à les peser.

Deux hommes, portant des blouses bleues par-dessus leurs habits noirs, assistaient à ce mouvement insolite.