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s’était précipité sur les spectateurs tâchant de les déchirer à belles dents ; cet âne m’inspirait autant de frayeur que son maître ; aussi, lors des trois ou quatre visites mystérieuses que celui-ci avait faites le soir au Limousin, la terreur m’avait causé de fiévreuses insomnies.

Lors de notre dernière entrevue, le colporteur-sorcier, m’ayant très-attentivement regardé, m’attira près de lui, et, à ma grande douleur, me fit craquer les jointures des bras et des jambes ; après quoi, semblant très-satisfait, il dit à voix basse quelques mots à Limousin, qui répondit brusquement et d’un air fâché :

— Lui ?… jamais… jamais.

Depuis, mon maître ne vit plus le colporteur, qui le quitta d’un air irrité, en marmottant des paroles de malédiction.

Ce fut en suite de cet entretien que mon maître me dit de garder précieusement ma relique, sans s’expliquer davantage à ce sujet.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Il fallut la vie presque animale que je menais pour engourdir, sinon pour éteindre la vive sensibilité dont j’étais naturellement doué.

Souvent je ressentais des accès d’attendrissement involontaire, mon cœur se gonflait, battait plus vite, mes yeux se noyaient de pleurs, et un irrésistible besoin d’affection, qui me rendait encore plus assidu à mon devoir, me poussait à des démonstrations d’attachement toujours accueillis avec indifférence ou avec moquerie par ceux qui en étaient l’objet.

Ainsi plusieurs fois en rentrant dans notre masure,