Page:Sue - Martin l'enfant trouvé.djvu/437

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— Une fois ou deux fois, tu ne veux pas ?

— Mais quand je vous dis que, quand je touche comme ça long-temps mes pieds avec ma tête… j’étouffe, moi ! — répondit l’enfant.

— Je vas l’apprendre à étouffer, moi, — reprit la femme de sa voix tonnante.

Et à travers la même cloison j’entendis des coups secs, précipités, qui furent accompagnés d’un redoublement de cris poussés par l’enfant qui, furieux de douleur et de colère, jurait et sacrait effroyablement.

— Maintenant… cramperas-tu ? — reprit la grosse voix de femme.

— Vous me battez si fort… que je vais tâcher encore, — répondit l’enfant, dont les dents s’entrechoquaient.

— Allons, pas de phrases, et crampe… — reprit la femme d’un ton menaçant.

Il se fit un moment de silence.

Bientôt la femme s’écria d’un air triomphant :

— Vois-tu, feignant de Bamboche ! c’était de paresse que t’étouffais.

Au moment même où la femme parlait ainsi, l’enfant fut saisi d’un violent accès de toux convulsive, oppressée, coupée çà et là de sifflements strangulés ; on l’eût dit prêt à suffoquer.

— Ah ! tu fais la frime d’étouffer, — dit la grosse voix, — attends, attends, je vas te faire chanter si fort, moi ! que ça t’élargira le gosier.

Et les coups secs et précipités retentirent de nouveau.