Page:Sue - Martin l'enfant trouvé.djvu/77

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tait vainement au même endroit, Lumineau interrogea le sol du bout de son nez, commença de décrire au galop des cercles de plus en plus étendus, et ainsi arriva d’abord jusqu’à la clairière, qu’il traversa, puis jusqu’aux roches, parmi lesquelles se trouvait la trappe chargée de pierres et de ronces qui masquait l’entrée de la tanière à laquelle Bamboche s’était réfugié. Le renard, on s’en souvient, n’avait fait que se reposer une seconde à peine sur ces pierres afin de prendre un nouvel élan ; mais grâce à la subtilité de l’odorat de Lumineau, l’âcre émanation frappa ses nerfs olfactifs ; aussitôt ses longs aboiements de triomphe retentirent et attirèrent à lui les chasseurs en ce moment désespérés.

Après ce premier succès, Lumineau, trouvant en suite de ces pierres une nouvelle interruption dans la voie, aurait dû recommencer sa quête circulaire, car, à trente pas de là, il tombait en plein sur les traces du renard, alors continues ; mais Lumineau sentit le creux résonner sous ses pas, à l’entrée pourtant si bien dissimulée du repaire du braconnier ; croyant alors (l’erreur était excusable) le renard terré tout auprès de ces pierres, le brave chien redoubla ses hurlements en grattant de ses deux pattes de devant, et bientôt à travers les ronces et la terre rapportée il découvrit une partie de l’orifice du repaire.

Pendant ce temps, le piqueur d’abord, puis le comte, son fils, Mme Wilson et Raphaële arrivèrent successivement dans la clairière.

— Le renard est à nous, il s’est terré ! — s’écria