Page:Sue - Mathilde, tome 1.djvu/124

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Et ma gouvernante s’avança sur le lit pour m’arracher des mains de ma tante.

Félix, excité par ce mouvement, se jeta sur Blondeau et la mordit à la joue.

— Ah ! la méchante bête ! — s’écria-t-elle dans sa colère. Elle prit Félix par le cou et le jeta rudement au milieu du parquet.

Le chien poussa des cris lamentables ; je sentis les ongles de ma tante s’enfoncer dans mon épaule nue.

— Sortez d’ici ! sortez d’ici, malheureuse ! — dit-elle à Blondeau. Puis, voyant Servien entrer :

— Mettez cette insolente à la porte, — ajouta-t-elle, — et venez tenir cette petite que je lui coupe les cheveux.

— Mademoiselle, pardon ! pardon !… j’ai eu tort, je me suis oubliée ; mais ayez pitié de Mathilde !… Grâce pour ses beaux cheveux, grâce ! Et puis enfin, Mademoiselle, la main de sa mère mourante les a touchés… c’est sacré cela !

— Un mot de plus, et je vous chasse… entendez-vous ? lui dit ma tante.

Cette menace frappa Blondeau de stupeur.