Page:Sue - Plik et Plok, 1831.djvu/121

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j’ai donné ce conseil, ce n’est pas pour l’exécuter moi-même ; et puisqu’ils envient ma place…

— Non, Iago, reprit le brave Massareo, ce serait une injustice ; cette mission vous appartient de droit, et vous l’aurez. Vous l’aurez, Iago ! C’est aussi pousser la délicatesse trop loin.

— Vous avez semé, il est juste que vous recueilliez, dit un autre.

— Sans doute, il faut beaucoup de courage, de sang froid, d’agilité et de bonheur surtout pour mettre à fin une entreprise aussi hasardeuse ; mais avec l’aide de Dieu et de votre patron, Iago, vous vous en tirerez à votre honneur ; sinon, vous mourrez de la mort des braves, ce qui n’est pas donné à tout le monde. Allez, mon fils, faites bien, Dieu et votre chef ont les yeux sur vous, reprit le capitaine.

— Mais, par tous les saints des chapelles de la cathédrale de Cadix ! cria Iago, pâle de crainte et de colère, je veux à l’instant…

— Je ne puis que louer un tel empressement, Iago. Je vais donc donner les ordres nécessaires pour faire armer la chaloupe en guerre. Rien ne vous manquera ; poignards, haches, piques d’abordage, espingoles, balles mâchées et non mâchées, petits paquets de mitraille. — Soyez