Page:Sue - Plik et Plok, 1831.djvu/325

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à peine éclairé par un fanal soigneusement fermé ; sa cuisse droite ne pendait plus qu’à un seul lambeau, la gauche avait été entièrement emportée.

Autour de lui gémissaient d’autres blessés, jetés pêle-mêle sur le plancher en attendant que M. Durand pût quitter le maillet pour le couteau.

— Sacrebleu ! j’ai soif, continua maître Zéli ; je me sens faible. C’est à peine si j’entends nos canons parler ; est-ce qu’ils sont enrhumés ?

Au contraire, les bordées étaient plus nourries et plus éclatantes que jamais : c’est que l’audition de maître Zéli était déjà affaiblie par les approches de la mort.

— Oh ! j’ai soif, dit-il encore, et froid, moi qui avais si chaud tout à l’heure. Puis, s’adressant à un confrère : — Fais donc attention, toi, le Polonais, qu’est-ce que tu as à te raidir comme ça ? Oh ! cré coquin ! est-il laid ? Tiens, voilà ses yeux blancs.

C’en était un qui expirait dans les dernières convulsions de l’agonie.

— Durand, viens donc, cordieu ! cria de nouveau Zéli, viens voir ma jambe, mon vieux.

— Je suis à toi dans l’instant ; un coup de