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DESCARTES



Ton aile est ton ouvrage et l’audace l’anime,
Nouvel Icare, au vol désormais haut et sûr,
Icare du savoir, dans ta quête sublime
Ton regard vise au loin la clarté, non l’azur.

Amphion du langage, à des pierres confuses
Tu fis dresser un ferme et pur entablement ;
Laisse donc aujourd’hui le chœur entier des Muses
Te rajeunir le front de leur baiser charmant !

Honneur à toi ! La foule aveuglément heureuse,
Initiée à peine aux cultes qu’elle rend,
S’abreuve au bord des puits que le savoir lui creuse :
Apprenons-lui pourquoi ton nom qu’elle aime est grand !

Pour t’offrir une gloire à jamais sans rivale,
Demain nous bâtirons, avec tous tes écrits,
Par les mains de la France une arche triomphale
Où passera l’armée auguste des esprits !