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ÉPAVES



L’esprit, vieux pèlerin, dans de pénibles voies
Se traîne, encore lourd des siècles qu’il dormit ;
Le cœur est jeune et libre, et, dans ses vastes joies,
Il ressemble à la mer où tout le ciel frémit.

L’esprit fait le savant, le cœur seul fait l’apôtre,
Et sans lui le génie est grand sans majesté.
Ne séparons jamais ce sens divin de l’autre,
Car on n’a jamais cru ce qu’il a contesté.