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À THÉODORE DE BANVILLE



À THÉODORE DE BANVILLE


Larcher vaillant n’est plus. Il est mort la main pleine
Des traits d’or qu’il puisait dans le divin carquois
Et de ses dards légers au sifflement narquois
Dont le gracieux vol raillait d’en haut la plaine.

Ô vent sacré du Pinde, alanguis ton haleine,
Pinson de nos halliers, fais sangloter ta voix :
Il ne bat plus, ce cœur où le sang d’un Gaulois
Avait rajeuni l’âme antique d’un Hellène.