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LE PREMIER AMOUR



Mais esclave d’un philtre au décevant arome
Dont, encore aujourd’hui le souvenir l’embaume,
Mon cœur pour s’en défaire a dû longtemps pleurer,

Il a su rejeter cette liqueur perfide.
Il se reconnaît libre et sent trop qu’il est vide :
Pourquoi nul amour vrai n’y peut-il plus entrer ?


1862.