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les destins

       Debout les corps toujours nouveaux,
       Agités d’âmes toujours neuves !
       Livrez-vous au torrent des ans…
       Et vous, ennemis bienfaisants,
       Fléaux sacrés, saintes épreuves,
       Ruez-vous sur l’homme à l’envi,
       Vous ennoblirez son histoire !
       Il vous porte un vaillant défi,
       Car vos assauts feront sa gloire !

La vie à fleur du sol en même temps perçait
Et le monde béni, la Terre, commençait.

La Terre, depuis lors, accomplit ses années,
Marchant à pas constants sous des signes divers,
Selon les jours, les nuits, les printemps, les hivers,
Renouvelant le cours sans fin des destinées.
Elle emporte avec l’homme et la haine et l’amour,
Et la peine et la joie ensemble ou tour à tour,
Et les sueurs et l’or, les marteaux et la lyre,
Et la guerre et la paix, et les pleurs et le rire ;
Combinaison profonde et de crainte et d’espoir,
Et de force restreinte et de libre vouloir,
De travail, de loisir, de péril et de gloire,