Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1878-1879, 1886.djvu/135

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Ou que ne croule bas l’ample voûte céleste,
Que, sous les pieds la terre en un clin d’œil fuyant,
Dans leurs débris mêlés cieux et choses broyant
Les corps, tout n’aille au vide, immensité profonde,
Et qu’en un point de temps rien ne subsiste au monde
Hors la matière aveugle et l’espace désert.
Car, si les éléments font faute en quelque place,
Au désastre commun c’est un passage ouvert :
La matière par là va jaillir toute en masse.

     Retiens ces vers, le reste aisément s’en déduit :
Un point éclaircit l’autre, en vain la nuit obscure
Couvre tes pas, va lire au cœur de la Nature :
Va ! c’est ainsi qu’au vrai le vrai s’allume et luit !





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