Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1878-1879, 1886.djvu/217

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une voix.



Tais-toi ! le doute empoisonneur
Te souffle un langage de traître !
Un officier n’est pas un maître :
En lui l’obéi, c’est l’honneur !

Il porte la patrie entière
Dans sa pensée et dans ses yeux ;
Toutes les âmes des aïeux
L’accompagnent à la frontière ;

Tous les défenseurs sur ses pas
S’y précipitent avec rage,
Sous l’aiguillon seul du courage,
Qu’il leur apprend s’ils ne l’ont pas !

Le soldat, l’œil plein d’étincelles,
Court au canon sur lui braqué !



le chercheur.



Ce lion retourne aux gazelles,
Aussitôt qu’il n’est plus traqué.