Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1878-1879, 1886.djvu/251

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une voix.



Courbé sous ton pâle flambeau,
Que de chimères tu te crées,
Pendant qu’aux plaines éthérées
La Nuit mène son clair troupeau !

Poète, la Lyre et le Cygne
Dorent le voile aérien ;
Tes astres mêmes te font signe,
Et tu ne leur réponds plus rien.

Tous les soleils auxquels tu penses
Regarde-les se balancer ;
Contemple ces magnificences
Plus douces à voir qu’à penser !

Poète ingrat, ton cœur se blase
Sur les ravissements d’en haut.



le chercheur.



Malheur aux vaincus ! Il le faut.
Les nuits ne sont plus à l’extase.