à sa signification objective touchant l’existence du monde extérieur, et de douter de sa valeur subjective touchant l’identité une et indivisible du moi, identité qui s’y trouve évidemment contenue,
Mais, avant de pénétrer dans l’ordre nouveau des faits de
conscience et d’interpréter les données de l’expérience interne,
résumons le témoignage de l’expérience externe sur l’être des
choses.
SUR LA SUBSTANCE.
a
notion de matière, telle qu’elle se forme instinctivement
dans la connaissance spontanée, par l’usage irréfléchi des
sens, est purement illusoire, et, loin de nous révéler la nature
vraie de l’être extérieur qui impressionne nos sens, nous induit
à la confondre avec les sensations mêmes. Cette notion,
suffisante pour guider l’homme dans la satisfaction de ses besoins
essentiels, semble appropriée aux nécessités de sa condition
physique ; elle n’est pour lui qu’un moyen de conservation. À
ce titre, elle devient tellement habituelle et inhérente à la
façon d’interpréter le monde extérieur qu’il n’est pas aisé de la
rectifier et que les illusions dont elle est cause sont souvent
alléguées comme des vérités de bon sens. Quand l’esprit passe
de la connaissance spontanée à la connaissance réfléchie,
c’est-à-dire lorsque, prenant conscience de ses actes intellectuels et
commençant à critiquer sa propre fonction, il distingue
l’objectif du subjectif et tente de l’en séparer, la science naît et peu