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HISTOIRE DES CANADIENS-FRANÇAIS

Le 7 mai, pour la conduite des affaires de la Compagnie sont nommés douze directeurs, dont six au moins demeurant à Paris et le surplus dans les autres villes du royaume, savoir : messieurs Alix, secrétaire du roi ; Bonneau, secrétaire du roi ; Aubert, secrétaire du roi ; Robineau, trésorier de la cavalerie ; Quentin, sieur de Richebourg ; Raoul L’huillier, marchand de Paris ; Barthelemy Quantin, marchand de Paris ; Jean Tuffet, marchand de Bordeaux ; Gabriel Lataignant, majeur ancien de Calais ; Jean Rozée, marchand de Rouen ; Simon Le Maistre, marchand de Rouen ; Houel, contrôleur des salines en Brouages. Le même jour, l’intendance du pays de la Nouvelle-France et de la compagnie des Cent-Associés est donnée au sieur de Lauzon, conseiller du roi en ses conseils d’État et privé, maître des requêtes ordinaires de son hôtel et président du grand conseil[1]. Messire Jean de Lauzon, né en 1582, était alors, ou fut plus tard (1640), intendant du Dauphiné, puis (1648) directeur des finances du roi. De 1627 à 1657, sinon jusqu’à 1664, il a pesé d’un poids considérable dans les conseils des Cent-Associés ; comme tel, nous n’avons pas toujours à l’admirer, car son intérêt personnel joue incontestablement un grand rôle dans la plupart de ses actions.

« Noms, surnoms et qualités des Cent[2]-Associés en la compagnie de la Nouvelle-France : Messire Armand, cardinal de Richelieu, grand-maître, chef et surintendant général de la navigation et commerce de France ; messire Antoine uzé, chevalier des ordres du roi ; marquis d’Effiat[3] Chilly et Lonjumeau, conseiller du roi en ses conseils et surintendant des finances ; messire Isaac Martin de Mavroy, conseiller du roi en ses conseils et intendant de la marine ; Jacques Castillion, bourgeois de Paris ; François Saint-Aubin, demeurant à Paris ; Louis d’Ivry, demeurant à Paris ; Pierre Leblond, demeurant à Paris ; Martin Anceaume, demeurant à Paris ; Simon Claventin, demeurant à Paris ; Jean Bourget, demeurant à Paris ; maître Louis Huel[4], sieur du Petit-Pré ; François Derré[5], Adam Mannessier, bourgeois et marchand de la ville du Havre-de-Grâce ; François Bertrand, sieur du Plessis G. de Prie ; maître Martin Haguener, notaire du Chastelet de Paris ; maître Guillaume Nicolle, avocat au grand conseil ; Gilles Royssel, sieur de Senneville ; maître André Daniel[6], docteur en médecine ; Charles[7] Daniel, capitaine pour le roi en la marine ; Jacques Berruyer, escuyer, sieur de Mauselmont ; maître Pierre Boulanger, conseiller du roi et élu à Montiviliers ; maître Jean Téron, conseiller du roi et payeur des espèces de messieurs de la cour du parlement de

  1. Édits et Ordonnances, i, 16.
  2. Cette liste renferme cent sept noms. Un article des conventions accordées le 29 avril 1627, porte que chacun des associés pourra admettre à ses bénéfices qui bon lui semblera, mais sans conférer le droit de vote, lequel reste acquis aux seuls Cent-Associés. (Édits et Ordonnances, i, 15.)
  3. Antoine Coiffier, marquis d’Effiat, né 1581, négocia le mariage de Charles i, roi d’Angleterre, avec Henriette de France (1624). Il se signala à la bataille de Carignan (1630) ; mourut en 1632. Il eut pour fils le fameux Cinq-Mars qui périt sous la hache de Richelieu (1642).
  4. C’est de lui que la rivière Ouelle tient son nom.
  5. Sieur de Gand. On le trouve au Canada en 1635 et plus tard.
  6. Antoine Daniel, « bourgeois de Dieppe, marchand mercier grossier, » exerçant une charge municipale importante en 1620, s’était marié avec Marguerite Martin. Son fils aîné, André, ci-dessus, demeurait (1632) rue d’Écosse, à Dieppe. Il mourut vers 1637. Le second fils fut le capitaine Charles Daniel, mentionné plus loin. Un autre, Adrien, devint avocat à Dieppe. Un quatrième nous est plus connu : c’est le père jésuite Antoine Daniel, l’un des martyrs de 1648, chez les Hurons.
  7. Frère du précédent. Marié, à Dieppe, le 4 octobre 1620, avec Hélène Lemare. Jeune encore, en 1624, il commandait un navire qui, parti de Dieppe pour le Canada, soutint sans désavantage un rude combat contre des bâtiments anglais. Nous le retrouverons dans le golfe Saint-Laurent en 1629.