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HISTOIRE DES CANADIENS-FRANÇAIS

Rivières, où il demeura, toujours au service des pères, jusqu’à 1651 au moins ; car cette année, on le voit accompagner le père Buteux dans son premier voyage sur le Saint-Maurice.

La liste qui suit est celle des habitants :

L’été de 1636, arriva de France Michel du Hérisson, qui pendant plus de trente ans fut l’un des principaux citoyens des Trois-Rivières.

Bertrand Fafard dit Laframboise, charpentier, né 1620 (d’Évreux, en Normandie ?) était établi aux Trois-Rivières en 1637. Vers 1644, il épousa, à Québec, Marie, née 1627, fille de Louis Sédillot et de Marie Charier, de Montreuil, Picardie. Sa nombreuse descendance porte les noms de Fafard, Longval, Laframboise, Lapavanne, Delorme.

Il n’arriva que deux colons aux Trois-Rivières en 1639 : Jean Poisson, natif de Mortagne, au Perche, se maria, vers 1644, avec Jacqueline Chamboy ; leur fils, François, reçut de Michel Pelletier, sieur de la Pérade (marié à Jacqueline Chamboy devenue veuve), la seigneurie de Gentilly, et fut la souche d’une belle et nombreuse descendance.

Christophe Crevier, sieur de la Mêlée, boulanger, de Saint-Jean, évêché de la Rochelle, s’était marié à Rouen, 1636, avec Jeanne Enard, née 1619, et lorsqu’il arriva à Québec, vers 1638, il avait une fille, Jeanne, qui épousa (1652) le gouverneur Pierre Boucher. Dès 1639, il était établi aux Trois-Rivières. Ses[1] enfants[2] ont donné à l’Église du Canada plusieurs hommes distingués, des seigneurs, des militaires et des commerçants. Ludger Duvernay, fondateur de la Minerve et de la société Saint-Jean-Baptiste, était un Crevier-Duvernay.

François de Champflour est cité, le 27 décembre 1639, comme gouverneur des Trois-Rivières. Il resta dans ce poste[3] jusqu’à la fin d’août 1642, et partit alors pour commander au fort Richelieu (Sorel). L’automne de 1643, on le rétablit aux Trois-Rivières, et il garda la direction des affaires jusqu’au mois d’octobre 1645, où il retourna en France. L’année suivante, à Paris, il portait encore le titre de commandant aux Trois-Rivières lorsque lui fut concédé un fief situé dans les limites actuelles de cette dernière ville ; mais il ne paraît pas être revenu au Canada, et vendit son fief (1649) à Jacques Le Neuf de la Poterie. On peut citer, comme étant de sa famille, les personnes suivantes : 1630, maître Bertrand de Champflour, secrétaire du duc de Retz, membre des Cent-Associés ; 1641, Trois-Rivières, Marcel Champflour ; 1642, Trois-Rivières, Amable de Champflour ; 1646, maître Claude Champflour, greffier au bailliage de la paroisse de Saint-Marcel, demeurant au cloître de l’église du dit Saint-Marcel, à Paris ; 1663, un nommé De Champflour signe un acte comme membre des Cent-Associés.

De 1634 à la fin de 1639, nous constatons, aux Trois-Rivières, la présence de six femmes mariées, une veuve, deux petites filles et quatre petits garçons. Les colons stables étaient, à cette dernière date : Jean Godefroy, Thomas Godefroy, Jacques Hertel, Le Neuf

  1. Crevier-Saint-François, Crevier-Bellerive, Crevier-Duvernay.
  2. François, né 1640, fut tué par les Iroquois dans la commune des Trois-Rivières, 1653. En 1661, François Hertel, captif chez les Iroquois, écrivait à un ami des Trois-Rivières : « Pour le petit Antoine de la Meslée, ce pauvre enfant m’a fait compassion ; car il était devenu le valet de ces barbares, et puis ils l’ont tué à la chasse à coups de couteau. »
  3. Il y fut parrain de Piescaret.