CHAPITRE X
1816 — 1835
Le commerce anglais était de beaucoup le plus redoutable et le plus écouté en haut lieu. Avec lui marchaient les bureaucrates, successeurs des chouaguens, gens peu valeureux mais très incommodes, vu les positions officielles qu’ils occupaient. Les Canadiens, qui formaient dans la chambre basse la majorité, ne représentaient ni la banque, ni la navigation, ni le commerce, ni l’administration — mais ils se disaient chez eux et voulaient se gouverner à leur guise, tout en acceptant le système anglais, que personne parmi nous n’a jamais décrié. Ceux qui tendaient à la république suivaient le mouvement de ce dernier groupe, sans avouer leur arrière-pensée. Un fort courant existait aussi dans la classe commerciale anglaise en faveur de l’annexion du Canada aux États-Unis, toutefois on se gardait de le dire.
Vers 1820, ceux qui correspondaient avec l’Angleterre et qui y étaient écoutés, préparèrent les esprits à un projet d’union du Haut et du Bas-Canada. Nombre de vétérans des