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les forges saint-maurice

non pas en raison de leurs principes de libertés politiques, mais uniquement pour faire pièce à l’Angleterre. Il en résulta que Pélissier se compromit et que Laterrière alla beaucoup moins loin. Nous verrons cela dans quelques instants.

Les Américains, en marche sur Québec, étant arrivés aux Trois-Rivières, l’automne de 1775, Pélissier s’entendit avec eux et on l’a accusé d’avoir fourni des poêles, des canons, des boulets et autres articles à l’armée de Montgomery qui hiverna sur les plaines d’Abraham. Jusqu’à quel point Laterrière a-t-il participé à ces productions et à ces envois ? Là n’est pas la question puisqu’il était en sous-ordre, mais on le considéra par la suite comme impliqué dans ces opérations.

D’autres troupes américaines arrivèrent aux Trois-Rivières en février 1776. Laterrière dit : « Pélissier n’assista aux assemblées et conseils des nouveaux venus qu’à l’arrivée du général Wooster aux Trois-Rivières en quartier d’hiver. Ces nouveaux venus lui ayant connu de grands talents, l’engagèrent à aller faire une visite au général Montgomery, à la maison d’Holland, proche de Québec. Depuis ce moment, il fut reconnu et dénoncé par les espions du général Carleton comme acquis aux Américains et, par conséquent, comme un dangereux ennemi de la Grande-Bretagne.

« Vers le mois de mai 1776, le gouverneur Carleton envoya aux Forges le capitaine Law pour faire faire des rames, ou plutôt pour espionner. Je le reçus fort poliment. Il passa deux mois avec nous. L’homme était bon et fort obligeant. Les rapports qu’il fit furent favorables. »

Ceci devait avoir lieu durant mars et avril. Au mois de mai Laterrière était prisonnier à Québec. De plus, en mai, Carleton n’aurait pas eu besoin d’envoyer un homme « es-