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les forges saint-maurice

Suivons Laterrière plus loin : « Malgré la vente des Forges et quoique son bon ami Peras lui eut envoyé à Lyon ses fonds restés en Canada et ses deux enfants (du premier mariage), Pélissier ne manqua pas de revenir à la paix au Canada, sous la protection du général Haldimand et de me demander une révision de compte. »

Entendons-nous. Tout ceci est embrouillé. Il est évident que Pélissier avait demandé, vers le printemps de 1778, de régler ses affaires avec les Forges ; que Laterrière rendit ses comptes à Peras pour ce qui concernait Pélissier, mais que Pélissier, au reçu de l’argent, ne se trouva pas satisfait en ce qui concernait l’état de sa société et qu’il demanda la permission d’aller au Canada prendre connaissance de toute l’affaire. Or, ce n’était pas « à la paix », qui ne fut faite que longtemps plus tard, mais l’été de 1778 où le Canada était de nouveau en paix par suite de la retraite des Américains.

Compliquant toujours la situation, Laterrière ajoute que Pélissier lui « envoya, à l’île de Bécancour, un messager pour le sommer de régler leurs comptes » et, sur ce, Laterrière partit pour Québec. Les faits sont autrement. Les comptes avaient été réglés à Québec, le 6 août 1778, en ce qui regarde les Forges et en octobre Laterrière achète l’île de Bécancour où il va de suite demeurer. Si Pélissier lui a envoyé sur l’île un messager demandant à régler leurs comptes, je sais que ce n’était pas des comptes d’argent…

Le 6 août 1778, on lit dans la Gazette de Québec un avis en date de Québec, le 27 juillet précédent, par lequel Jean-Pierre Laterrière déclare qu’il a cessé d’appartenir à la gestion des forges Saint-Maurice dont il était « géreur et administrateur ». Ses comptes étant réglés avec le sieur Christophe Pélissier, ce dernier reste en possession de tout,