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les forges saint-maurice

glais mais inférieur à celui de la Suède. Ceci est de 1818. L’année suivante, John Duncan, dans Travels in Canada, rapporte qu’on lui a dit que les poêles de Saint-Maurice endurent mieux la chaleur que ceux de Carron, qui étaient probablement de fabrique anglaise. Je ne sais rien de Carron.

La Gazette de Québec du 18 janvier 1820 note que les Forges comptent 55 maisons, 285 catholiques et seulement 5 protestants. La ville des Trois-Rivières renfermait 1,916 âmes et 355 maisons.

C’est en 1829 que Mathew Bell commença ses préparatifs pour se retirer des affaires des Forges. Il vendit sa meute de chiens de chasse à un club de Montréal qui possède encore la descendance de ces animaux. J’ai connu l’esclave nègre qui en avait le soin et, en 1865, je l’ai retrouvé tenant un restaurant à Sainte-Catharine, au pied du canal Welland. Il parlait français comme nous et m’a conté des histoires des Forges, moitié légendes et moitié vraies, surtout sur les fêtes et amusements des gens de haute classe visitant l’endroit, l’hiver comme l’été, grâce aux largesses de M. Bell[1].

La paroisse dite Saint-Maurice, en arrière du Cap-de-la-Madeleine, fut commencée en 1830. Le bail des Forges expirant en 1831, les terres devinrent accessibles aux colons qui voulaient ouvrir des cultures dans le Saint-Maurice.

Le 7 juillet 1830, Bell demande que son bail soit pro-

  1. Le gouverneur lui-même venait souvent résider chez M. Bell et il avait sa chambre dans la « grande maison» connue sous le nom de « chambre du gouverneur » ; elle était la mieux meublée. Lorsqu’il arrivait aux Forges, les ouvriers le portaient en triomphe jusqu’au perron et la fête commençait.

    Le club de chasse de M. Bell était connu de partout. Il y gardait dans ses écuries des renards, des chiens et des chevaux, et chaque automne, ses amis se réunissaient pour poursuivre le gibier dans les bois et ils faisaient ensuite bonne chair. C’était le régime légendaire des anciens lords anglais.