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les forges saint-maurice

qu’il est fâché d’apprendre tous les contretemps survenus dans le travail des forges de Saint-Maurice, qui ne peuvent être attribués qu’à l’ignorance ou à la mauvaise foi du maître-fondeur, et qu’on a bien fait de le chasser. Il ne faut cependant pas lui imputer tout le mal. Il est surprenant que le sieur Olivier se soit encore trompé sur la quantité d’eau nécessaire pour faire fonctionner sans interruption les deux chaufferies. Le projet de faire conduire de nouvelles eaux au ruisseau Saint-Maurice serait trop dispendieux. Il semblerait plus simple de fixer la roue de la chaufferie d’en bas de manière à la faire tourner par dessous.

Tout est conduit par les ordres venus de Versailles, comme si le roi était en possession des forges, mais c’est à cause des subventions en argent qu’il avait accordées à la compagnie Cugnet. Le maître-fondeur chassé me paraît avoir été remplacé en 1738 par Jean-Baptiste Délorme qui était un excellent ouvrier et qui resta en charge par la suite.

Le 1er mai 1739, le roi dit que Levasseur passe au Canada avec sa famille dans le but de diriger la construction d’un navire pour le compte du roi. Il emploiera le fer du Saint-Maurice. Le roi approuve le parti que MM. de Beauharnois et Hocquart ont pris d’empêcher l’exploitation de fer que l’abbé Lepage a commencée dans la seigneurie de Terrebonne, car il faut au moins attendre que l’entreprise du Saint-Maurice ait parfaitement réussi.

Dans son Cours d’histoire du Canada[1], M. l’abbé Ferland dit que, en 1739, une seconde forge fut construite près de la première à Saint-Maurice. « Cette addition fut faite sur les représentations du sieur de Léry qui avait fait remarquer à M. Hocquart qu’on avait bâti une maison trop

  1. Volume II, p. 449.