Page:Sulzer - Nouvelle théorie des plaisirs.djvu/34

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

cet état de contrainte directement oppoſé à ſa nature. Je ferai voir dans la ſuite quels ſont ces obſtacles qui empêchent ou troublent l’action naturelle de l’âme. Plus une âme eſt vive, ou plus l’obſtacle à ſon action eſt grand, plus auſſi la peine qui en réſulte ſera grande, & ce ſentiment peut aller ſi loin que la nature entière de l’homme en ſoit comme bouleverſée. L’âme reſſemble à une rivière qui coule paiſiblement tant qu’il n’y a rien qui arrête ſes eaux, & qui s’enfle & devient furieuſe dès qu’on oppoſe une digue à ſon courant. Voilà l’origine du ſentiment déſagréable ou de la peine.