Page:Surell - Étude sur les torrents des Hautes-Alpes, 1841.djvu/109

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

TROISIÈME PARTIE.

Des torrents considérés par rapport aux routes et aux ponts.


CHAPITRE XVIII.

État actuel des routes traversées par les torrents.

On a déjà une idée des obstacles que les torrents opposent à l’établissement des routes et des ponts. Jusqu’à ce jour, on a fait peu d’efforts pour les surmonter. La plupart des torrents passent sur les routes à ciel ouvert, et les coupent tantôt en un point, tantôt en un autre… — Je vais décrire l’état présent des choses, mais en avertissant d’avance que cet état est très-déplorable, et qu’il ne peut pas établir de règle pour l’avenir.

Les routes suivent généralement ici le fond des vallées, et s’élèvent, le moins possible, sur les revers des montagnes. Il suit de là qu’elles rencontrent presque toujours les torrents dans la partie où ils étalent leurs cônes de déjection. Ce cas, qui est le plus général, est aussi le seul qui mérite d’être considéré ; car, lorsqu’une route traverse un torrent dans la partie où il est encaissé, elle se trouve dans les circonstances ordinaires, et ne présente plus rien qui soit digne d’être signalé.

Les routes étant ainsi jetées en travers des lits de déjection, considérons