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CHAPITRE XIX.


Rectification des traversées de torrents ; règles à suivre dans le tracé.

Après avoir décrit les choses telles qu’elles sont, je vais les montrer telles qu’elles doivent être.

Je suppose qu’il s’agisse de tracer une route au travers d’un torrent, de manière à la soustraire le plus complétement possible aux causes de dégradation.

Il y a deux points où un torrent peut être traversé par une route, sans qu’elle ait rien à redouter de ses effets.

1o Celui où le torrent sort de la gorge, à l’issue du canal d’écoulement ;

2o Celui où le torrent se jette dans la rivière, à l’extrémité de son lit de déjection.

Premier cas. — On comprend de suite quels sont les avantages du premier emplacement. Là, le torrent est encaissé par des berges insubmersibles, et l’on se trouve dans les circonstances ordinaires pour établir un pont. Si l’on remontait plus haut, l’affouillement serait plus énergique, et les berges, devenues profondes, escarpées et croulantes, donneraient à la route une assiette peu sûre, et aux culées, des fondations difficiles. Si l’on descendait plus bas, on aurait à redouter l’exhaussement, la plus insurmontable de toutes les difficultés.

Cet emplacement est donc bon. Mais il n’est pas toujours facile d’y con-