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5o Enfin, leur origine est récente (chap. XXIV).

Il suffit de parcourir la série de ces propriétés pour voir comment elles s’enchaînent et s’expliquent naturellement l’une par l’autre. Je ne m’y arrête pas.

La deuxième espèce est caractérisée ainsi qu’il suit :

1o Les pentes du lit de déjection sont telles que le torrent pourrait entraîner ses alluvions. C’est ce que nous avons appelé les pentes-limites (chap. V).

2o La courbe du lit est continue dans le passage de la gorge au lit de déjection (chap. V).

3o Les eaux divaguent sur leurs déjections et n’exhaussent plus qu’en vertu de cette mobilité (chap. VI).

4o Ils ne sont pas impossibles à encaisser (chap. XVI).

5o Leur origine est ancienne (chap. XXIV).

— Enfin, la troisième espèce comprend les torrents éteints, sur lesquels il est inutile de revenir.

Ces trois espèces de torrents n’expriment pas autre chose que trois périodes différentes de l’âge de ces cours d’eau. — En parcourant la série des caractères que ceux-ci prennent aux différentes époques de leur existence, on assiste, comme je le disais, à toutes les phases de l’opération par laquelle ils créent leurs lits (chap. V). C’est de la même manière, pour me servir d’une comparaison bien connue, que l’examen des arbres de différents âges, dispersés dans une forêt, peut nous donner la chaîne de tous les phénomènes de leur croissance.

On peut ainsi diviser l’action des torrents en trois périodes correspondant à trois âges, et ayant chacune un but et des effets distincts.

— La première période comprend la création de la courbe du lit.

— Dans la deuxième période, la courbe est créée, mais le cours n’est pas encore fixé. Elle est caractérisée par la présence de la pente-limite, en même temps que par les divagations.

— Enfin, la troisième période correspond à l’établissement d’un régime stable.

Ici s’offrent quelques rapprochements que je ne puis m’empêcher d’indiquer de loin.

Comparons les torrents, lorsqu’ils sont dans la première période de leur action, aux rivières dont la propriété est de divaguer. — Ce qui frappe tout d’abord dans l’un et l’autre genres de cours d’eau, c’est leur caractère